« Apatride, porteur d’aucun drapeau. Suis-je belge ou suis-je du Congo, ou juste un Belge noir de peau… »
29 février 2013. Badi atterrit à Kinshasa pour la première fois. Il ne le sait pas encore, mais ce voyage va se transformer en quête initiatique et changera à tout jamais sa vision des choses quant à sa double culture. Ce voyage au centre de l’Afrique permet à Badi de découvrir la partie manquante de son histoire, de rencontrer sa grand-mère ainsi qu’un pays et un peuple qu’il ne connaissait alors que de nom.
« Mon père était soldat, ma mère est une guerrière… »
Son père, soldat à l’époque du Zaïre de Mobutu, ne supportant plus le système dictatorial et corrompu de son pays, décide de s’installer en Belgique en 1977. Cet aller simple est censé offrir de meilleures perspectives d’avenir à toute sa famille. Pourtant, ce changement de continent se transforme très rapidement en une énorme désillusion. Sans-papiers pendant une dizaine d’années, la famille vit grâce au salaire de femme de ménage de la mère.
« Fils des colonies, enfant de l’esclavage, adopté par l’Europe… »
Sous son coté timide, se cache un élève dissipé et indiscipliné qui lui vaudra d’être renvoyé par la suite, car l’école éveille en lui un côté rebelle, les classes sociales et les couleurs y étant trop marquées.
Si sa scolarité n’est pas exemplaire, la musique prend en revanche une place prédominante tout au long de son éducation. Son oncle, Papa Rondo, saxophoniste dans le TP OK Jazz, l’inonde de musique, en particulier d’artistes africains.
Rappeur, producteur, Badi fait de la musique afropéenne.
Résidant à Bruxelles
« L’amour n’a pas de couleur, il est noir, jaune, rouge et blanc, c’est une œuvre d’art comme le teint de nos enfants… »
L’homme a en effet bien évolué. Le Belgicain, comme ses oncles aiment l’appeler, est devenu depuis papa de plusieurs enfants métisses et comprend toute la richesse de sa double culture et de sa condition d’Afro-Européen.
Aujourd’hui, c’est naturellement et en toute légitimé que Badi a choisi de mettre ses racines à l’honneur. L’album Matongé évoquera
l’amour, l’éducation, le métissage, la double culture, en mêlant habilement samples de musique populaire congolaise et hip-hop.